International
Ron DeSantis

Ron DeSantis perd le soutien de Rupert Murdoch

Selon des sources proches du milliardaire Rupert Murdoch, le patron de Fox News n'est plus convaincu par le candidat Ron DeSantis.
Selon des proches du clan Murdoch, le patron de Fox News en a marre des boulettes de Ron DeSantis, le rival principal de Donald Trump à l'élection présidentielle.montage: watson

Ron DeSantis perd un allié précieux face à Trump

Décidément, depuis quelques semaines, personne ne mise plus sur le fringuant poulain Ron DeSantis dans la course à la Maison-Blanche. Personne, et surtout pas Rupert Murdoch, le magnat des médias milliardaire et faiseur de rois, qui avait propulsé Donald Trump en 2016.
13.07.2023, 06:0713.07.2023, 10:46
Suivez-moi
Plus de «International»

Depuis des années qu'il manie la politique à coups de projets de lois drastiques et de lutte acharnée contre le progressisme, Ron DeSantis devrait pourtant le savoir: c'est un univers impitoyable, où l'on n'est jamais à l'abri de perdre un précieux soutien.

Justement, il se murmure que le candidat risque de se faire lâcher par un pilier. Et de taille: le milliardaire Rupert Murdoch, 92 ans, accessoirement patron de la très puissante chaîne conservatrice Fox News et d'une jolie brochette de médias particulièrement influents chez les conservateurs.

Retourner sa veste

Ce n'est pas faute pour Ron DeSantis d'avoir été longtemps le nouveau chouchou des Murdoch. Jusqu'à récemment, Fox News s'était montrée très élogieuse envers le gouverneur de Floride. Depuis 2021, le réseau a contribué à le propulser sur la scène politique nationale et à renforcer son image de jeune star politique et d'incarnation vivante de l'avenir d'une droite dure post-Trump.

Convaincue que Ron DeSantis représentait une option plus éligible et moins chaotique que Donald Trump pour 2024, la puissante dynastie avait donc largement favorisé le candidat dans la primaire.

Selon des sources proches du milliardaire Rupert Murdoch, le patron de Fox News n'est plus convaincu par le candidat Ron DeSantis.
Ron DeSantis, réputé pour son manque d'aisance avec les rencontres personnelles, travaille pour s'améliorer. Ici, lors d'un bain de foule dans le New Hampshire, le 4 juillet. Image: Corbis News

Et pourtant, il semblerait que cette période rose soit révolue. Alors que le candidat, officiellement lancé dans la course depuis deux mois, souffre d'une perte de vitesse dans les sondages, des proches du clan ne font pas mystère auprès du magazine Rolling Stone, des «doutes et ses frustrations» de Rupert Murdoch.

«DeSantis est sous-performant. N'importe qui peut voir ça… [et les Murdoch], ils le voient aussi»
Une source senior de Fox News, auprès de Rolling Stone.

«Ils sont transactionnels et peuvent sentir un perdant à un kilomètre», complète un initié de la chaîne, faisant référence à Rupert Murdoch et son fils, Lachlan.

Pour tout savoir sur la famille Murdoch...

Selon ces sources, le nonagénaire se serait fréquemment demandé, lors de discussions et d'appels privés, si un «retour» de Ron DeSantis est encore possible, alors qu'il échoue à détrôner son rival Donald Trump dans les enquêtes d'opinion - et ce, malgré un large battage médiatique avant le lancement de sa campagne.

«Ron DeSantis a été construit comme le tueur de Trump. Donc, s'il ne mène pas immédiatement Trump dans les sondages, cela peut facilement être considéré comme une déception»
Doug Heye, ancien directeur des communications du Comité national républicain.

Ce n'est pas tout. Il semblerait également que le milliardaire soit lassé de la guerre culturelle ininterrompue de DeSantis, menée qui plus est de manière «négligeante». Fâcheux, quand on sait que le candidat à la Maison-Blanche a bâti sa stratégie politique sur son image de guerrier politique, encore plus à droite que l'extrême-droite.

Sans oublier quelques trébuchements et maladresses dans sa présentation publique, ainsi que ses tentatives de se connecter avec l'électeur américain.

Bref: les Murdoch ne sont pas contents, et cela se voit. Ou plutôt, se lit. Du Wall Street Journal au New York Post, les éditoriaux des journaux sous la houlette du magnat médiatique sont de plus en plus critiques avec son ancien favori.

«L'inquiétude compréhensible [de Rupert] est que nous pourrions finir par être coincés avec Trump de toute façon»
Une source senior de Fox News, auprès de Rolling Stone.

Ne pas tuer le poulain trop vite

Toutefois, attention: à ce stade de la primaire républicaine, la famille Murdoch n'est pas encore prête à jeter le bébé DeSantis avec l'eau du bain. En particulier parce que le patriarche ne se réjouit pas particulièrement à la perspective de devoir cirer les bottes de Trump une deuxième fois.

«Il y a beaucoup de gens qui essaient d'écrire la nécrologie d'une figure bien financée et populaire du parti avant même que les débats n'aient commencé», avertit Doug Heye, ancien directeur des communications du Comité national républicain.

«Ron était le tueur de dragon désigné – et parce qu'il n'a pas tué le dragon avant le début des débats, il est décrit comme un échec. Et je pense qu'il est trop tôt pour cela.» Nous sommes prévenus.

Trop lourd, ils ont dû descendre de l'avion
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Le ministre israélien de la Défense attaque son propre gouvernement
Le ministre israélien de la Défense Yoav Galant s'oppose publiquement à ses collègues et explique qu'ils refusent de discuter de l'après-Hamas. Pour le quotidien Haaretz, il s'agit d'un cas évident.

Qu'est-ce qui ne va pas avec le gouvernement israélien? C'est la question que se posent de plus en plus d'observateurs face aux souffrances dans la bande de Gaza. Alors que de nouvelles informations sur des actions militaires et des victimes civiles arrivent sans cesse des territoires occupés par l'armée israélienne, le scepticisme grandit.

L’article